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" À l'heure du chaos. La peur intrinsèque au conditionnement, fait faner le dernier pétale de quiétude. La lucidité blêmit aussi. Elle se délite.

Pour un simulacre de démocratie la voilà folie douce. Une masse indistincte d'âmes aliénées. À leurs pieds : leur tombe, les enfers de Cerbère. Un asservissement.

Des vies sacrifiées.

Une tyrannie à peine voilée, un pouvoir despotique libéré, un désespoir savamment programmé. Un abîme se tisse, entre déraison et lutte.

Entre liberté et inconscience. Notions capitales. Et pourtant, se confondent dans une majorité de têtes plus vides que pleines. Bascule inévitable du purgatoire au Pays de cocagne, lorsque le chien tricéphale octroie un sursis. Processus de déshumanisation : enfermement, isolement, terreur et exploitation.

Crésus, le capitaliste bâtie sa fortune sur nos cadavres. Cobayes volontaires, quelle est la nature de cette humanité ? Agressivité, enragement, violence ?

Altérités déniées. Comment sommes nous ? Chute. Barbarie apocalyptique ? Course servile au progrès. Pour qui l'autonomie de penser ? Pour qui le temps de se penser ? Point nommée, la rumeur gronde.

Elle ricane. Inexorablement.

Telle une hyène triomphante de sa proie, elle encercle les âmes libres. Elle les étouffe, les broie, rend leur voix inaudibles. Ton crie de libération n'est plus que murmure dans un songe lointain. À qui exècre cette flamboyante agonie, impute le devoir de rejoindre les chemins de fer souterrains.

Que les voix tues fasses un vacarme assourdissant de leur silence imposé !"

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Caroline TCHAO,

Extrait de "Vous avez dit lutte ?" 

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